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 L'accident... [libre]

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Valentina S. Payne
Valentina S. Payne


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L'accident... [libre] _
MessageSujet: L'accident... [libre]   L'accident... [libre] Icon_minitimeLun 1 Nov - 3:48

Le fureur et la honte faisaient encore trembler tous mes membres. Cela faisait une semaine. Déjà. Et pourtant j'en ressentait les effets comme si cela venait tout juste de se passer, comme si ma chair était encore imprégnée de la violence et de l'opprobre...
Mais ce n'était pas tout. L'indignation avait suivi. La révolte. Comment étais-je supposée supporter ça ? Ce n'est pas humain. Même pour une fille de mon âge. C'était répugnant. D'ailleurs tout en lui me répugnait. Et, à travers lui, je me dégoutais moi-même. Ah, si je pouvais retourner en arrière, si je pouvais...


- Bonsoir, Valentina, lança une voix joyeuse.

Je relevai la tête. Je voyais ma voisine, Mme Van Hooten, se presser, la tête à moitié protégée par la capuche de son kawé et sortir en vitesse les courses de la voiture.

- Bonjour, Madame, répondis-je poliment à la mère de ma meilleure amie. Quand je dis cela, toute trace de rancœur, de frustration et de honte avait disparu de mon visage. Remplacée par cet habituel sourire accueillant qui m'était propre et qui mettait si bien les gens en confiance.
Les yeux dans le vague, j'observais sans trop la voir, Madame Hooten courir sous la pluie et passer la porte de sa maison en trombe. BLAM ! Je repris contact avec la réalité.
Mon dégoût, ma honte, me reprirent à la gorge et il fut impossible pour moi de penser à autre chose. Assise sous l'auvent de la maison, je tentais de me focaliser sur le bruit de la pluie sur le toit, sur la violence des bourrasques qui soulevaient les feuilles des arbres, sur l'odeur d'humidité qui planait dans l'air de cet après-midi de fin d'été. Je fermai les yeux pour me plonger totalement dans l'unique impression de mes sens. Mais, dans l'intérieur noir de mes paupières, je ne vis que lui. Je sursautai et rouvris immédiatement les yeux. Un frisson tant de froid que de dégoût me parcourut l'échine. Je voulais oublier.

Je ne sais combien de temps j'étais restée là, assise sous l'auvent à contempler la pluie. Mes parents avaient dû m'appeler plusieurs fois, peut-être avais-je même fait une pause pour aller manger un petit quelque chose, mais je ne m'en souvenais pas.
Il faisait nuit, à présent, la pluie continuait de claquer avec fracas sur le toit. Plic. Ploc.
Je me sentais souillée ; je désirais me laver de cette crasse qui me collait à la peau. Je me redressai et, pas à pas, lentement, je m'avançai sous la pluie battante. En quelques secondes, mes cheveux se trempèrent jusqu'à la racine, quelques perles froides vinrent s'accrocher à mes cils, mes vêtements se plaquèrent sur ma peau translucide. Je laissai ainsi l'eau ruisseler sur moi, les yeux clos.
Mais quand je rouvris les yeux, j'étais toujours la même. Frissonnante et pantelante, j'étais toujours le moi qui me faisait horreur. La pluie avait peut-être balayé tout l'extérieur, l'intérieur restait intact. Et souillé. La solitude, le vide autour de moi se fit plus pressant. J'étais seule dans ce combat. Dans ce combat contre moi-même. Et je savais que je ne gagnerais pas.

Je ne sais pas trop ce qui s'est passé ensuite, j'ai vu une lumière, du côté de la route. Je n'ai pas réfléchi, j'ai foncé. Comme le moustique attiré par la luminosité de la lampe, je me suis précipitée.
J'ai senti une douleur fulgurante, aveuglante. Du bruit autour de moi. Des voix.
Et puis ce fut la fin. Ou plutôt, non, ce fut le début. Le début d'une longue, infinie errance. Bien plus agréable que la course folle de la vie. Je me suis sentie bien.
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L'accident... [libre]

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